Un nouveau cessez‐le‐feu en République démocratique du Congo à partir de ce dimanche 4 août. C’est ce qu’a annoncé la présidence angolaise hier soir, mardi 30 juillet, après une rencontre entre les ministres des Affaires étran‐ gères du Rwanda et de la RDC, à Luanda. Il s’agissait de la deuxième réu‐ nion ministérielle de ce type organisée dans le cadre du processus de Luanda. Le cessez‐le‐feu entrera en vigueur à minuit le 4 août 2024, selon un communiqué de la présidence angolaise. Son application sera contrôlée par un mécanisme ad hoc qui existe déjà, mais qui sera renforcé. La décision a été prise à l’issue d’une discussion entre la minis‐ tre des Affaires étrangères congolaise, Thérèse Kayikwamba Wagner, et son homologue rwandais, Olivier Nduhun‐ girehe, sous l’égide du gouvernement angolais.
Accord (bis)
Pas plus de précision sur ce qui s’est dit hier au palais présidentiel de Luanda. On sait que tout l’enjeu de ce processus, c’est de parvenir à réunir autour d’une même table les deux chefs d’État. Jusqu’ici, la partie congolaise avait posé comme préalable le retrait des soldats rwandais de l’est du pays. Kinshasa qui continue aussi de deman‐ der des sanctions économiques contre
Kigali. L’annonce de la présidence angolaise ce 30 juillet survient à seule‐ ment trois jours de l’expiration de la
trêve humanitaire obtenue par les États‐Unis. Une trêve d’une durée to‐ tale d’un mois qui n’a été que partielle‐ ment respectée, puisque des combatsse sont poursuivis dans les territoires de Masisi et de Rutshuru. Kinshasa mise sur ce processus de Luanda qui vise à faire discuter les parties prenantes. Le 24 juillet dernier, le président congolais s’en était pris à un autre processus, celui de Nairobi, qui doit servir de cadre de discussions pour tous les groupes armés de l’est de la RDC. Un processus « quasiment mort », selon Félix Tshisekedi. La faute, d’après lui, à la mauvaise gestion du président kényan William Rutto, qui « a pris fait et cause pour le Rwanda ».
Accord (ter)
Plusieurs chancelleries occidentales ont salué, ce mercredi, l’annonce de ce nouveau cessez‐le‐feu. « Nous remercions l’Angola pour son rôle crucial et
encourageons les différentes parties à respecter leurs engagements », a indi‐ qué la ministre belge des Affaires étran‐ gères, Hadja Lahbib. Pour la Belgique, ancienne puissance coloniale de la RDC et du Rwanda, cet accord marque « une étape essentielle pour atténuer les souffrances de la population et mener à une résolution du conflit dans l’Est de la RDC », a‐t‐elle ajouté. Autre réaction, celle de Paris. « La France salue le cessez‐le‐feu sur lequel se sont entendues les parties à compter du 4 août prochain et les encourage à respecter leurs engagements », indique une déclaration du ministère français des Affaires étrangères, qui félicite aussi l’Angola pour ses efforts de médiation. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a salué ce mercredi 31 juillet l’ac‐ cord de cessez‐le‐feu entre Kinshasa et
Kigali. « L’UE salue le cessez‐le‐feu conclu hier à Luanda à l’issue de la réunion trilatérale entre l’Angola, le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC). Elle salue le tra‐ vail inlassable de la présidence
angolaise en tant que médiateur de l’Union africaine pour le processus de paix en RDC, ainsi que l’engagement du Rwanda et de la RDC à obtenir ce résultat important », déclare Josep Borrell dans un communiqué.