A Son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar FAYE, Président de la République du Sénégal
Tout d’abord, je vous adresse mes chaleureuses félicitations pour la victoire éclatante dès le premier tour de la coalition Diomaye Président à l’élection présidentielle du 24 mars 2024 et je prie qu’Allah vous facilite cette lourde responsabilité et accomplisse vos vœux de réussite avec le ‘’Projet de transformation systémique du Sénégal’’ où le capital humain fait partie de l’une de vos priorités.
Son Excellence, en me référant à votre lettre à la date du 8 avril adressée aux fonctionnaires et agents de l’Etat en les invitant à ‘’incarner les principes de jub, jubal et jubanti (droiture, probité et exemplarité) pour construire un Sénégal prospère’’, je voudrais attirer votre attention particulière sur l’un des maux qui gangrènent l’administration sénégalaise : les Emplois précaires intempestifs dans les ministères, agences, directions nationales….
Son Excellence, ça tombe à pic, lors du premier conseil des ministres du 9 avril, vous avez instruit votre Premier Ministre à procéder à une revue générale des programmes et projets, du capital humain (audits des recrutements et des ressources humaines) et des ressources budgétaires dans chaque ministère…. Son Excellence, peut-être vous savez plus que moi sur la précarité des emplois dans les institutions ministérielles que je maîtrise bien : tantôt ce sont des contrats de prestation ou bien des «Contrats à durée déterminée (CDD) » à l’infini qui transgressent les règles du code travail. Vous trouverez dans les ministères des contractuels de 3 à 11 ans de service, certains mêmes ont été contractuels jusqu’à l’âge de la retraite…
Ce sont des diplômés (des Licences, des Masters) opérationnels, compétents. Des agents rompus à la tâche qui font un travail titanesque et ne bénéficient d’aucuns avantages à savoir : Couverture maladie, prime (heure supplémentaire, paiement ordre de mission à l’intérieur du pays), formation et renforcement du personnel, prêts bancaires, logements sociaux etc… Parce que tout simplement vous êtes contractuel : Doit-il exister une différence entre fonctionnaire et contractuel, qui sont tous des sénégalais, faisant le même travail au quotidien c’est-à-dire des agents serviteurs de la République.
Les recrutements dans la fonction publique, et dans les agences et directions nationales d’aujourd’hui, c’est du nous dans nous basés sur le népotisme, la recommandation, mais surtout sur la politique politicienne, le communautarisme au détriment de la compétence et du mérite. Vous le savez mieux que moi car j’ai regardé dans l’une de vos interventions où vous dénonciez l’injustice dans les recrutements dans la fonction publique (…) sans avoir une dent contre les fonctionnaires même l’ancien ministre Aly Ngouille Ndiaye a une fois dénoncé aussi dans une émission : les CDD dans les ministères et les difficiles conditions de travail des contractuels serviteurs émérites de l’Etat au même titre que les fonctionnaires.
Cette précarité, injustice sociale, ce manque de considération, la rétention d’informations, le manque de solidarité professionnelle… ont créé beaucoup de frustrations même chez les fonctionnaires (aucune avancée professionnelle, ni amélioration de leur condition de vie). Conséquences : relâchement dans le travail, les vagues de départ, la fuite des cerveaux, la voie de l’immigration clandestine par la mer…. Tous ces maux mènent au manque de célérité et à l’inefficacité de l’administration sénégalaise.
Son Excellence, l’occasion vous est donc donnée à réparer cette injustice socio professionnelle, au sein de l’administration publique qui doit revenir à ses valeurs orthodoxes : la compétence, le mérite, le sacerdoce, la loyauté…. « Aucun sénégalais ne vaut le double de son égal » et il est temps de dépolitiser l’administration sénégalaise et faire en sorte qu’elle retrouve son mythe d’antan. Notre pays regorge de ressources humaines hautement qualifiées qui peuvent apporter beaucoup de valeur ajoutée au ‘’Projet de transformation systémique du Sénégal’’ Pour cela, il faut restaurer la confiance, le mérite, la compétence, l’unité nationale et la solidarité….
En espérant que ce plaidoyer retienne votre attention et celle de votre équipe, je vous souhaite Monsieur le Président de la République, un premier quinquennat couronné de succès.
Le Don de soi pour la Patrie
Un Peuple Un But Une Foi
Vive la République, Vive le Sénégal
