La Hongrie va devoir payer une amende de 200 millions d’euros à l’Union européenne. La Cour de justice de l’Union européenne l’a déclaré coupable de ne pas avoir respecté le droit d’asile. Cette condamantion est l’aboutissement d’un bras de fer entamé en 2015, lorsque la Hongrie avait fermé ses frontières face à l’afflux massif de migrants venant par la route des Balkans. Cette amende particulièrement lourde a été aussitôt dénoncée comme « scandaleuse et inacceptable » par le Premier ministre hongrois Viktor Orbán.
La Hongrie est en quelque sorte en état de récidive, rapporte notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet. La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait déjà prononcé il y a quatre ans un arrêt à son encontre : la Hongrie « n’avait pas respecté les règles du droit de l’Union » pour les migrants en droit de déposer une demande d’asile et « ne les respecte toujours pas ».
D’abord avec l’instauration en 2015 des zones de rétention à Röszke et Tompa, à sa frontière avec la Serbie : des sites que la Commission, il s’agissait de véritables camps de transit pour les migrants.
Ensuite avec l’éloignement des migrants, c’est-à-dire le retour vers les pays de transit ou de départ, sans respecter les procédures et les garanties que leur offre le droit européen. Le pays a aussi restreint le dépôt des demandes d’asile aux ambassades à l’étranger, une politique qui lui a déjà valu plusieurs condamnations de la Cour de justice de l’UE.
Les zones de transit ont fermé depuis. Mais en revanche, la Hongrie évite « délibérément » d’appliquer le droit de l’UE. D’abord pour l’accès à la procédure de demande d’asile, ensuite pour le droit des demandeurs d’asile de rester en Hongrie dans l’attente d’une décision définitive sur leur demande, et enfin pour l’éloignement des ressortissants de pays tiers en séjour irrégulier.