Le Hamas a nommé, mardi 6 août dans un communiqué, Yahya Sinouar comme le nouveau chef du bureau politique. Ce choix fait suite à l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh à Téhéran la semaine dernière, quasi certainement perpétré par Israël, mais toujours non revendiqué. Cet assassinat avait provoqué une onde de choc, car ce dernier était l’une des figures participant aux négociations en vue d’un cessez-le-feu. Yahya Sinouar, lui, a passé 22 ans en prison et c’est sous son autorité qu’opèrent les brigades al-Qassam, la branche armée du Hamas.
Personne à Ramallah ne s’attendait à la nomination de Yahya Sinouar à la tête du bureau politique du Hamas. Beaucoup pensaient plutôt à un haut cadre du groupe islamiste à l’étranger : Khaled Mechaal, Moussa Abou Marzouk, Khalil al-Hayya…
Comme Yahya Sinouar vit à Gaza, ce sera un défi pour Israël, estime Hani. « Espérons surtout que cela va accélérer la fin de la guerre. Puisque Yahya Sinouar vit à l’intérieur de la bande de Gaza, il connaît mieux les négociations. Et cela devrait accélérer la fin de la guerre et la levée du siège imposé au peuple palestinien », pense-t-il.
Ne pas se réjouir trop vite
Ce Palestinien espère surtout qu’en vivant parmi la population assiégée, sans rien, le nouveau dirigeant de la branche politique du Hamas sera plus attentif aux demandes du peuple. Il estime que cela envoie un message fort d’unité du mouvement islamiste.
Pour cet autre habitant, qui préfère garder l’anonymat, même si c’est une bonne nouvelle, il ne faut pas se réjouir trop vite. « Au fond, le peuple n’a rien à voir avec cela. Même si nous disions que nous ne voulons pas de Yahya Sinouar, qui nous écouterait ? Personne. On parle d’une décision interne au Hamas », ajoute-t-il.
À Gaza, beaucoup estiment que cela ne fera que prolonger cette guerre dévastatrice. Ils voient en Yahya Sinouar un homme qui ne cédera pas face aux pressions israéliennes, et ce, peu importe le coût humain.
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